Ces dernières semaines se sont révélées pleine d’action chez Coquilles. Entre préparation de la collecte des fêtes de fin d’année et logistique de production d’amendement pour des agriculteurs locaux, nous validons notre modèle à petite échelle et clôturons cette phase d’expérimentation soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine, le Fonds Social Européen, France Active, Banque de France et la Ville de Bordeaux.
4 communes s’engagent sur la période des fêtes
Cette année, nous sommes heureux de compter 2 communes supplémentaires partenaires de cette opération de collecte. Aux côtés de Bordeaux et du Bouscat, St Jean-d’Illac et le Taillan se sont mobilisées pour permettre à leurs habitants de donner une seconde vie aux coquilles de coquillages engloutis lors des réveillons.
Au total, ce sont 31 bacs de collecte installés dans les 4 communes (notons que Bordeaux avait mis le paquet avec 24 bacs répartis dans les 8 quartiers de la ville). Côté collecte, nous renforçons notre partenariat avec la coopérative les Détritivores et sommes fiers de dire que notre activité soutient des emplois inclusifs et locaux via l’insertion par l’activité économique.
Le bilan s’élève à 4105 kg de coquilles sauvées de la poubelle, autant d’économie d’énergie et de carbone liée au traitement de ces déchets évités et la possibilité de voir la coquille comme une ressource au bénéfice de l’environnement et de l’humain.

Des coquilles ensachées pour nos maraîchers et viticulteurs
Parallèlement à l’opération collecte, il y a eu l’opération « amendement », on vous explique.
Les coquilles collectées jusqu’à maintenant ont été stockées et criblées par la société Ovive, puis vendues à de petits maraîchers et viticulteurs girondins pour amender leurs sols et en neutraliser l’acidité.
Notre place dans cette opération ?
Impulser un changement de comportement en proposant une alternative durable à la chaux communément utilisée en agriculture, des coquilles versus du calcaire fossile.
Répondre aux besoins spécifiques de petits agriculteurs en proposant de petits conditionnements permettant une manutention à la main.
Un grand coup de chapeau à nos bénévoles qui ont envoyé du bois et 9 tonnes de coquilles en sacs de 25kg (lourde, humide, de couleur indéfinie et humant bon la marée, la coquille brute concassée n’est pas avenante au premier abord).
On va pas vous dire que tout s’est bien passé parce qu’on s’est cassé les dents sur plusieurs aspects :
– on ne s’attendait pas à avoir un produit aussi grossier et plusieurs agriculteurs ont décommandé faute de pouvoir épandre à la machine,
– c’était beaucoup de logistique et énormément d’énergie déployée. Avec du recul et un produit correspondant mieux aux attentes des agriculteurs (plus secs et plus fins), on aurait pu optimiser le process (on recherche un spécialiste logistique :-))
Mais le gros point positif, c’est que nous avons validé notre objectif d’écouler la matière collectée auprès d’agriculteurs girondins (une cartographie des volumes valorisés est en projet), qu’on a entendu les retours des agriculteurs relativement au produit (trop grossier), qu’on a beaucoup appris de cette première expérimentation et qu’on a pas mal de pistes pour que l’opération sur 2023 soit plus productive.

Sylvain, Camille, Alice, Stéphane, Bernard, Christine, Laurent, Denis, Magdelaine, Ellande et Nicolas
Fin de la phase d’expérimentation
En un an, Coquilles a validé l’existence d’un gisement sur Bordeaux et ses communes alentours et la possibilité de le valoriser en local sous la forme d’amendement calcique. Si ce modèle est intéressant d’un point de vue environnemental, le modèle économique reste à consolider via des filières de valorisation complémentaires à plus forte valeur ajoutée. C’est le travail que avons mené et continuons de mener avec I2M sur le développement d’un béton à destination du mobilier et du design. Parallèlement plusieurs actions de sensibilisation ont été menées auprès du grand public et des professionnels.
Un grand merci à tous ceux qui croient au projet, à nos partenaires : les Détritivores, l’institut I2M de l’Université de Bordeaux aux personnes et aux structures avec lesquelles on a travaillé, échangé ou qui nous ont accompagnés : la Planche, l’Atelier Woodstock, Ovive, le Comité Régional Conchylicole, l’École de Condé, Écofield, ATIS, la Ruche, Bordeaux TechnoWest, Gambin Solidaire, la Fumainerie, la Mammo, Waste me Up, la BNP, Entrepreneurs pour la Planète, les élus, les techniciens et tous ceux qui nous ont permis d’avancer.
Merci aussi à nos bénévoles sur qui nous avons pu compter, parfois au pied levé, à nos stagiaires, à nos adhérents et évidemment merci à nos soutiens financiers sans qui cette expérimentation n’aurait pu voir le jour :
– la Région Nouvelle-Aquitaine et le Fonds Social Européen sur le dispositif AMPLI (aide aux micro-projets locaux et innovants),
– France Active et Banque de France avec la Prime Émergence,
– la ville de Bordeaux sur l’appel à manifestation d’intérêt « ville circulaire et low-tech ».

Merci à vous tous qui croyez en ce projet et nous confortez dans sa concrétisation.
Ce n’est que le début et Coquilles continue d’imaginer un modèle d’économie circulaire engagé sur des enjeux environnementaux et sociaux prégnants et a récemment été lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt innovation sociale de la Région Nouvelle-Aquitaine afin d’expérimenter de nouvelles filières de valorisation venant consolider le modèle de la filière déchets coquilliers.